francis cabrel
Ma place dans le trafic
Francis Cabrel
Le jour se lève à peine, je suis déjà debout
Et déjà je promène une lame sur mes joues
Et le café qui fume, l’ascenseur qui m’attend
Le moteur que j’allume m’aide à prendre lentement
A prendre ma place dans le trafic
A prendre ma place dans le trafic
J’aimerai que quelqu’un vienne me délivre
Mais celui que je viens de choisir
M’a donné juste assez pour survivre et trop peu pour m’enfuir
Et je reste prisonnier de mes promesses
A tous ces marchands de tapis qui me font dormir sur de la laine épaisse
Et qui m’obligent au bout de chaque nuit à prendre ma place dans le trafic
A prendre ma place dans le trafic
Et quand je veux parler à personne
Quand j’ai le blues
J’vais décrocher mon téléphone et je fais le 12
Je suis un mutant un nouvel homme
Je ne possède même pas mes désirs je me parfume au oxyde de carbone
Et j’ai peur de savoir comment je vais finir
Je regarde s’éloigner les rebelles je me sens étroit dans ma peau
Mais j’ai juré sur la loi des échelles si un jour je vais mourir tout en haut
Il faut que je prenne ma place dans le trafic
Que je prenne ma place dans le trafic
Et quand je veux parler à personne quand j’ai le blues
Je vais décrocher mon téléphone et je fais le 12
Parce que quoi que je dise et quoi que je fasse
Il faut que passent les voitures noires
Je suis un mutant un nouvel homme
Je ne possède même pas mes désirs je me parfume au oxyde de carbone
Et j’ai peur de savoir comment je vais finir
Il y a tellement de choses grave qui se passent dans mes rues
Que déjà mes enfants savent qu’il faudra qu’ils s’habituent
A prendre ma place dans le trafic
A prendre ma place dans le trafic
regard sur l'histoire d'un pays damné
Pour toi lounes, Lorsque les ténèbres engloutissent la clarté, avec la hargne e la boulimie de la bêtise et que l’on assiste amer aux greffages morbides de l’identité millénaire, alors le mythe devient réalité, et ces démons nous agressent a chaque instant. Nous refusons de plier, le greffon ne veut pas prendre et les bourgeons éclosent plus bas avec la rapidité et la force de la vie qu’on étouffe. Nous n’aurons de paix que lorsque nous vivrons avec nous-même, et que nos ancêtres cesserons de se retourner dans leurs tombes. La négation nous offusque a en mourir, les tréfonds e notre âme en sont martyrisés. Matoub lounes, tu chante tout haut ce que tes frères ressentent tout bas, victimes que nous sommes, d’un système ou le mot « liberté » veut dire : liberté des uns et a disposé des autres. Tu es un baume au cœur outragé, une preuve vivante de notre inénarrable attachement a rester debout. Le chant vient de ton âme et ta voix gonflé de rancoeur et de colère nos réchauffe les os. Nous entrevoyons TAOS AMROUCHE traverser les cieux de notre pays en compagnie d’un guerrier numide. Les tatouages de nos mères deviennent alors vérités absolues. Rien d’autre ne saurait ni ne pourrais nous guider. Lounes, tu nous as rappelé avec bonheur que même lorsque l’on perd son sang l’atavisme se régénère, y’a-t-il loi de la nature plus belle ? La confiscation de notre liberté par ces gueux qui nous gouvernent a fait de notre peuple un troupeau malade, ou les meilleurs ont disparus, isolés ou vaincus, et les médiocres ont pris des allures d’astres scintillants. Pleures oh vestale, chante leur lounes, que la démocratie a été le premier goût dans nos bouches, que nous l’avons téter aux seins de nos mères. Chante leur notre soif de justice et de réparation. Chante Matoub chante Un poète peut-il mourir ? matoub lounes